• La transparence du temps

     

    La transparence du temps

    La transparence du temps

    LA TRANSPARENCE DU TEMPS

    LA TRANSPARENCIA DEL TIEMPO

     

    Leonardo Padura

     

    Présentation de l'auteur par l'éditeur français :

    "Leonardo PADURA est né à La Havane en 1955. Diplômé de littérature hispano-américaine, il est romancier, essayiste, journaliste et auteur de scénarios pour le cinéma. Il a obtenu le Prix Café Gijón en 1997, le Prix Hammett en 1998 et 1999 ainsi que le Prix des Amériques Insulaires en 2002. Leonardo Padura a reçu le Prix Raymond Chandler 2009 pour l'ensemble de son oeuvre. Il est l'auteur, entre autres, d'une tétralogie intitulée Les Quatre Saisons qui est publiée dans une quinzaine de pays. Ses deux derniers romans, L'homme qui aimait les chiens (2011) et surtout Hérétiques(2014) ont démontré qu'il fait partie des grands noms de la littérature mondiale." 

    Présentation du livre par l'éditeur :

    "Alors qu’il approche de son 60e anniversaire, Mario Conde broie du noir. Mais le coup de fil d’un ancien camarade de lycée réveille ses vieux instincts.

    Au nom de l’amitié (mais aussi contre une somme plus qu’honorable), Bobby le charge de retrouver une mystérieuse statue de la Vierge noire que lui a volée un ex-amant un peu voyou.

    Conde s’intéresse alors au milieu des marchands d’art de La Havane, découvre les mensonges et hypocrisies de tous les “gagnants” de l’ouverture cubaine, ainsi que la terrible misère de certains bidonvilles en banlieue, où survit péniblement toute une population de migrants venus de Santiago.

    Les cadavres s’accumulent et la Vierge noire s’avère plus puissante que prévu, elle a traversé les siècles et l’Histoire, protégé croisés et corsaires dans les couloirs du temps. Conde, aidé par ses amis, qui lui préparent un festin d’anniversaire somptueux, se retrouve embarqué lui aussi dans un tourbillon historique qui semble répondre à l’autre définition de la révolution : celle qui ramène toujours au même point.

    Un voyage éblouissant dans le temps et dans l’histoire porté par un grand roman plein d’humour noir et de mélancolie."

    https://www.franceculture.fr/personne-leonardo-padura.html

    Avis de l'atelier-lecture de la Tertulia :

    J’ai bien aimé ce livre où Mario Condé, qui broie du noir à l’approche de ses soixante ans, nous livre ses états d’âme mais nous entraîne aussi dans une enquête sur le vol d’une statue représentant une Vierge Noire. Nous sommes ramenés des siècles en arrière et le récit très bien étayé par une excellente documentation devient passionnant au fil des pages. L’analyse sociologique faite par l’auteur à propos de la situation de Cuba et de l’état de sa société nous plonge dans une réalité assez noire. Maria

     

    L’intrigue déroulée dans le roman ne m’a pas paru exceptionnelle l’ayant trouvée secondaire par rapport aux autres thèmes développés. En bref, Mario Conde, ce héros récurrent des ouvrages de l’auteur, va se lancer, pour aider un ami de lycée, à la recherche d’une Vierge Noire Médiévale qui a donc une très grande valeur.

    Ce qui m’a frappée, dans ce roman, c’est l’importance du temps (le titre d’ailleurs en témoigne), de l’introspection, de la mélancolie et de la description de la société cubaine actuelle.

    Le temps tout d’abord. Il rythme le livre par la datation de chaque chapitre qui traite de la contemporanéité des actions. Le temps historique est présent lui aussi dans les retours vers le passé intercalés parmi les autres chapitres tout au long du roman. Le temps présent égrène sa petite musique nostalgique et inquiétante dans la tête de Conde : ses 60 ans sont très très proches…Et cet anniversaire qui marque la fin du livre résonne en lui comme une échéance fatidique qui évoque son entrée dans le quatrième âge. Alors la peur s’installe : peur de la vieillesse, de la dégradation physique, peur aussi de la vie, de la société qui change autour de lui et à laquelle il ne se sent plus adapté. S’ajoute le futur départ à Miami d’un de ses meilleurs amis : y restera-t-il ou reviendra-t-il ? C’est nouveau d’avoir ce choix à Cuba : on peut voyager maintenant. Et puis, que faire à 60 ans ? Jusqu’à maintenant il lui a été dicté ce qu’il devait faire ou pas, mais maintenant la société cubaine a évolué et le grand élan collectif qui animait la jeunesse de son époque en vue d’un monde meilleur s’est mué en un individualisme forcené : chacun se débrouille pour améliorer sa vie par tous les moyens et donc certains arrivent même à se constituer de belles fortunes. Entre sa vie passée et cette vie future qu’il redoute, Conde irrémédiablement honnête et incorruptible s’interroge, éternel pessimiste désabusé. D’autre part si la société évolue vers la richesse pour certains, elle évolue aussi dans plus de misère pour d’autres. Misère que Conde découvre dans les bidonvilles qu’occupent des émigrés intérieurs venus de l’est de l’île (de Santiago notamment). Alors la mélancolie se soigne à coups de rhum avec les amis indéfectibles. La présence de sa compagne Tamara adoucit aussi ce mal être. L’intrigue policière, fort bien menée, ne sert ici que de prétexte à un roman doux amer qui transcende les époques, évoque la foi religieuse du Moyen-Age et dresse le magnifique portrait d’un honnête homme sans illusion à un tournant de sa vie. Leonardo Padura confirme une fois de plus son talent d’écrivain. Martine

     

    Leonardo Padura est un écrivain cubain, né à La Havane en 1955. Maître du polar, il a reçu le Prix National de Littérature cubain en 2012 et le prestigieux prix Princesse des Asturies en 2015.Hérétiques (Métailié, 2014)a été salué par la critique et figurait dans la première sélection du Prix Médicis étranger en 2014

    Il aurait pu choisir l'exil comme beaucoup d'intellectuels cubains. Il a choisi de rester par fidélité à ses valeurs et ne le regrette pas. Le fait de partager le quotidien de gens rend authentiques les personnages de ses fictions.

     

    Les années 90 avec la chute du mur en Europe et l'arrêt de l'aide de l'ex URSS, ont impacté durement l'économie cubaine et de fait la vie quotidienne à Cuba . Tous les produits de première nécessité étaient devenus introuvables. Même si la situation s'est améliorée plus tard, le pays est resté isolé et en précarité.

    Mario Conde, personnage emblématique des romans de Leonardo Padura, en pleine crise d'angoisse dûe à l'approche de de ses 60 ans, doit enquêter sur la disparition de la statue d'une vierge noire. Il témoigne avec amertume des fléaux de l'économie occidentale qui gangrènent l'île, de l'incursion d'une économie de marché qui entraîne l'enrichissement de certains alors que d'autres se paupérisent. Les cubains ayant de la famille à l'étranger reçoivent de l'argent pour vivre plus confortablement, des inégalités croissantes apparaissent dans la société cubaine. La Havane a vu l'arrivée des orientaux, habitants des provinces de l'est qui ont construits des bidonvilles à la périphérie, villes fantômes car niées par les autorités. Ce n'est plus une société uniforme. Il y a ceux qui ont tiré leur épingle du jeu et les grands perdants et cela rend amer l'auteur à travers son personnage.

    Comme dans hérétiques, l'oeuvre d'art disparue donne lieu à une partie consacrée à son origine et nous fait ainsi remonter le temps jusqu'au siège de St Jean d'Acre puis à la condamnation de l'ordre des templiers. Cette partie est divisée en chapitres qui s'alternent avec l'enquête de Mario Conde dans la Havane.

    Une deuxième originalité réside dans l'intemporalité du personnage Antoni barral, protecteur de la statue qui apparaît à différentes époques et finit par s 'embarquer pour Cuba pendant la guerre civile espagnole. En cela, il introduit pour la première fois le réalisme magique, cette spécialité latino-américaine que Garcia Marquez et Isabel Allende ont contribué à faire  connaître.

    Le roman se termine le jour ou Obama et Raul Castro ouvrent des discussions qui laissent espérer une normalisation des relations entre les deux pays et peut-être la fin de l'embargo. S'en sont suivis une réelle ouverture freinée bientôt par le gouvernement soucieux de ne pas aller trop vite puis l'élection de Trump . Le nouveau président veut réformer la constitution par voie de référendum, l'accès à Internet est plus facile même s'il reste cher mais les cubains dans leur sens de la débrouille y arrivent toujours.

    Nous avons hâte de retrouver Mario Conde dans une nouvelle enquête pour nous immerger à nouveau dans cette île qui  attire et fascine toujours autant. Françoise H

     


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