• Atelier de lectrure du 8 octobre 2015

    Atelier de lecture du 08/10/2015

    « Avril Rouge » de Santiago Roncagliolo
    Pierrette a eu un peu de mal avec ce livre. Elle nous dit qu’elle n’a pu adhérer à son anti-héros qui lui a donné la nausée tout au long de l’ouvrage car lamentable, « tête de lard », borné …. Au début, on prend ce procureur pour un être falot, puis il se révèle obstiné et devient de plus en plus antipathique et corrompu. Corruption, noirceur règnent tout au long de l’enquête et en font, pour Pierrette un livre plutôt repoussant, à ne pas lire déprimé… Françoise précise que cela souligne le côté noir de l’Amérique latine, décrit la société péruvienne et montre la fracture entre les citadins et les indiens. Alors, attendons que le livre circule pour recueillir d’autres avis….


    « Le héros discret » de Mario Vargas Llosa
    Avis de Jeanine :
    Après plusieurs romans situés dans les géographies les plus éloignées, Mario Vargas Llosa revient au Pérou, son pays natal, dont il fait le décor du « héros discret ». Il nous dépeint la situation actuelle d’une société dotée d’une croissance économique mais inégalitaire et corrompue. A Piura, Felicito Yanaqué, patron d’une entreprise de transports, est l’objet de chantage et d’intimidations supposées mafieuses. Felicito, petit homme très mince, sobre et travailleur, élevé à la force des bras, refuse de se soumettre, fidèle à la devise de son père « te laisse jamais marcher dessus par personne, mon fils ». Outre ses journées harassantes au travail, il pratique la gymnastique chinoise et passe du temps avec sa maîtresse, Mabel, qu’il entretient. A Lima, Ismael, patron d’une riche compagnie d’assurances, se voit menacé par ses deux fils, qui convoitent sa fortune en souhaitant sa mort. Ce sont des jumeaux, « les hyènes », bons à rien, incultes. Et Ismael demande à Rigoberto, le gérant de la compagnie et son ami, de le soutenir dans son projet de mariage avec sa gouvernante, sans l’aval de ses fils cupides…. Le parcours de Felicito et Ismael finiront par se croiser, mais leur épopée mélodramatique va tourner au vaudeville…
    Les deux chefs de famille appartiennent à une autre époque. Ils doivent lutter contre leurs propres enfants qui apparaissent comme des voyous sans foi, ni loi. J’ai trouvé ce roman long, notamment dans sa première partie et il m’a fallu beaucoup de temps pour rentrer dans l’histoire qui se veut pleine d’humour, humour que je n’ai pas su apprécier, tout en reconnaissant que les personnages sont « croqués » avec une certaine finesse littéraire. Il y a deux personnages particulièrement intéressants : la mystérieuse Adelaida qui n’est pas voyante, mais sent les choses…et le fils de Rigoberto, qui s’invente une vie avec un personnage imaginaire…
    Jeanine

    « Demain à Santa Cecilia » de Maria Duenas
    Avis de Françoise :
    J’ai été déçue par la fin de ce livre, écrite à la manière d’une fin de roman policier, le jour où l’héroïne quitte le pays. Je la trouve bâclée. C’est le dernier jour que tout s’accélère. Tout est intéressant, sauf la fin. L’auteur n’a pas su sortir de son roman.


    « L’espionne de Tanger » de Maria Duenas
    J’ai bien aimé le début du livre, qui se situe à Gibraltar avant la guerre. Jeune femme passionnée tombée amoureuse à Madrid d’un garçon qui lui avait promis une belle existence. Elle se retrouve ruinée par lui, trouve refuge à Tetouan , capitale du protectorat espagnole au Maroc et pour survivre exerce son métier de couturière. Elle monte une maison de couture où toutes les femmes viennent s’habiller. Sira conquiert ainsi ses entrées dans les plus grandes maisons, où se fomentent les alliances entre nazis et franquistes. Bientôt, elle est approchée par les services secrets britanniques. Pour eux, la couturière aux doigts d'or invente un très astucieux système de communication cryptée. Mais la guerre des espions n'est pas un jeu d'enfant. Envoyée à Tanger, à Madrid et à Lisbonne, Sira doit déjouer les pièges très sophistiqués d'ennemis aux manières policées, mais à la férocité bien réelle. A Tanger, elle rencontre une jeune anglaise, très libre, et maîtresse du haut commandant militaire espagnol.
    J’ai trouvé intéressante sa vie à Tanger. J’ai suivi avec plaisir le parcours de cette jeune femme anglaise dont l’amant se retrouve au gouvernement. Les deux personnages féminins suscitent beaucoup d’intérêt. L’ambiance qui régnait avant guerre est bien rendue ainsi que les relations entre l’Espagne et le Maroc à cette époque. Tandis qu’à Madrid, le livre montre bien le décalage entre la misère totale du peuple et la haute société qui vit largement et festoie.
     

    « Toutes les vagues de l’océan » de Victor del Arbol
    Avis de Martine :
    C’est un livre que j’ai refermé en étant quelque part « KO », sonnée. C’est une œuvre puissante, captivante, tragique et terrible. L’enfer de Nazino en Sibérie a bien existé, illustration parmi tant d’autres de la folie meurtrière de Staline. Il faut beaucoup de talent pour choisir comme personnage principal un homme plutôt banal, falot, résigné à vivre une vie qui ne lui convient guère entre une femme avec laquelle il a pris ses distances et un très riche beau-père possesseur d’un cabinet d’avocats florissant, alors que lui n’est qu’un petit avocat qui va être contraint de s’associer avec lui. Mais survient le grain de sable qui va bouleverser sa vie : sa sœur aînée avec laquelle il n’a plus de contacts depuis des années, se suicide, terrassée par l’assassinat de son fils par un mafieux sur lequel elle enquêtait depuis des années. Alors, le personnage plutôt médiocre se révèle très entêté car il veut découvrir ce que cache ce suicide et le lecteur se trouve emporté dans une histoire tortueuse où se mêlent passé familial, poids des secrets, vengeance qui s’exerce par- delà les décennies et Histoire tout court (seconde guerre mondiale, guerre civile espagnole, Russie stalinienne). Et c’est ainsi que de révélations en révélations, on se trouve emporté au sein d’un récit sombre, haletant, sans illusions et sans concessions. C’est un grand roman noir dont on ne ressort pas indemne, mais qui, une fois de plus, prouve l’immense talent de l’auteur.
    Jeanine et François ont été « accro », subjuguées mais ont trouvé quelque part ce livre malsain. Quant à Pierrette, elle y a rencontré trop d’horreurs qui saturent à force le lecteur.

    Sont évoqués aussi les ouvrages suivants :
    « Profession du père » de Sorj Chalendon
    « La danse des millions » de William Navarette, auteur aussi de « En fugue ». C’est l’histoire d’une quête d’héritage qui permet de découvrir la société cubaine avec un peu de réalisme magique.

    Cet atelier de lecture est toujours un moment privilégié d’échanges fructueux. Vivement la prochaine rencontre !!!
    Martine


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