• Le barbaresque

                                  Le barbaresque

              Olivier Weber

        

          

    •  314 pages
    •  Flammarion (12 janvier 2011)
    • Littérature française

     Ce roman contemporain a été proposé lors de l'émission "Rutas hispánicas" consacrée à Cervantès en mars 2013.

     Olivier Weber, né en 1958, est un écrivain, grand reporter et correspondant de guerre français. Maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris, président du Prix Joseph Kessel, a été nommé ambassadeur de France itinérant chargé de la lutte contre la criminalité organisée et de la traite des êtres humains.

    Ses récits de voyage, essais et romans ont été traduits dans une dizaine de langues. Il a reçu de nombreux prix littéraires dont le prix Albert Londres.

     Ce roman retrace les aventures rocambolesques de Cervantès à Alger…l'histoire est romancée mais sans doute bien documentée car l'auteur dit avoir lu environ 50 biographies de Cervantès.

    Quatre ans après la bataille de Lépante où il a perdu l'usage d'une main, Cervantès de retour d'Italie et en route vers l'Espagne est capturé en 1575 par les barbaresques, des pirates, et emmené prisonnier avec son frère à Alger, capitale du commerce en Méditerranée.

    Pendant plusieurs siècles des pirates, chrétiens renégats convertis à l'islam au service des Turcs, ont semé la terreur dans toute la Méditerranée, Ils étaient appelés les Barbaresques car leurs bases se situaient sur les côtes du Maghreb, que l’on nommait la Barbarie (nom qui a donné « berbères ») du Maroc à la Libye. La principale activité lucrative de ces pirates était la prise d’otage et la demande de rançon.

    L'intérêt de ce livre est de décrire la ville d'Alger et son fonctionnement au 16ème siècle, deuxième ville plus peuplée de Méditerranée, elle comptait 100 000 habitants dont 25 000 captifs Chrétiens. C’était une ville magnifique, construite en étages sur les collines, sous l’autorité du Rais, le chef pirate. Elle était alors une vaste prison à ciel ouvert, beaucoup de captifs bénéficiaient d’une semi-liberté, c'était le cas de Cervantes :  porteur de lettres de recommandation de Don Juan d'Autriche, demi-frère du roi, il était considéré Captif de rançon car important et donc échangeable contre rançon en opposition aux simples captifs destinés aux galères et au bagne où beaucoup ne survivaient pas.

    Sa rançon était estimée à 500 écus. En attendant l’arrivée des religieux de l'ordre de la Trinité (français)  ou de l'ordre de la Merci (espagnols), porteurs de rançons pour le compte des familles, il  bénéficiait d'un régime de faveur et pouvait évoluer assez librement dans la ville.

    Olivier weber le fait tomber amoureux de Zorha, fille du Hadji Mourad envoyé par le Sultan Ottoman pour rétablir l'ordre au royaume des pirates. Cette romance est inspirée du "Récit du Captif"  incluse dans la première partie de Don Quichotte, aux chapitres 39 à 41 et, comme la Dulcinée de Don Quichotte, Zorha est aussi un personnage fantasmé ...

    Enfin, pour l'auteur, il est indéniable que Cervantès n’aurait pas écrit Don Quichotte s’il n’avait pas vécu cette expérience. Il montre comment "le captif" s’est créé une sorte d’évasion mentale par l’imaginaire, la  prière et la découverte de lui-même. A Alger Il a appris la langue qui y était parlée, sorte de mélange, il a cotoyé les trois communautés : juive, chrétienne et musulmane, et a été témoin de la pratique des trois religions du livre dont le soufisme.

    Françoise H. 


  • Commentaires

    1
    Jean-Marc Pauillac
    Mercredi 16 Octobre 2013 à 08:16

    Un très beau roman de cape et d'épée. Des fulgurances, un souffle épique, un personnage de légende avec le jeune Cervantès qui songe à Alger à son futur Don Quichitte et à la belle Zohra.

    Par son style, mêlant roman historique et humeour, Olivier Weber rappelle Arturo Perez-Reverte et Orhan Pamuk.

    Jean-Marc Pauillac, revue "Figures Libres".

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