• L'automne du patriarche

    L'automne du patriarche

    L'Automne du patriarche

    Gabriel García Marquez

     

     

     

    Gabriel García Marquez a reçu le prix Nobel de littérature en 1982 , plusieurs de ses romans ont été abordés pendant la soirée "Littérature et jumelage" en avril 2013 consacrée aux  "écrivains hispano-américains  prix Nobel de littérature".

    Un des principaux traits communs entre les six lauréats hispano-américains étant la lutte contre la dictature, ce thème a été un fil conducteur de la soirée c'est pourquoi une attention particulière a été apportée aux trois romans : "Monsieur le Président" de Miguel Angel Asturias, "L'Automne du patriarche" de Gabriel García Marquez et "La fête au bouc" de Mario Vargas Llosa. Tous trois font le portrait du didacteur universel dans des styles très différents.

     

    Après la parution et l'immense succès de "Cent ans de solitude", García Márquez a commencé à écrire L'Automne du patriarche en 1968 qui a été publié en 1975 en Espagne.

    Selon García Márquez, ce roman est le plus abouti et celui sur lequel il a le plus travaillé. La construction du texte est très élaborée, les phrases sont très longues avec peu de ponctuation, différents points de vue de personnages s'y entremêlent et on ne trouve qu'un paragraphe par chapitre. 

    Le ton y est poétique, burlesque, empreint de réalisme magique.

    On s'habitue vite à ce style particulier pour découvrir dans cette sorte de fable tous les travers des dictateurs ayant sévi en Amérique Latine à travers le "Général" jamais nommé, ne connaissant pas son âge, n'ayant pas reçu d'éducation scolaire, seul, se défiant de tous, déconnecté des réalités, cherchant à faire canoniser sa mère et imposant sa loi par la violence. 

    Françoise H.

        Extrait :

    Le dictateur convaincu de la trahison de son ministre de la défense le général Rodrigo de Aguilar  prépare une surprise pour le moins dissuasive aux autres ministres de son gouvernement eux-mêmes soupçonnés et qui attendent leur collègue dans une ambiance glaciale.

     « Il était minuit et le général Rodrigo de Aguilar n'arrivait toujours pas, quelqu'un tenta de se lever,/ avec votre permission, dit-il [s'adressant au dictateur],/ il le pétrifia d'un regard mortel qui signifiait que personne ne bouge, que personne ne respire, que personne ne vive sans ma permission /jusqu'au douzième coup de minuit où les rideaux s'ouvrirent et /où l'illustre général Rodrigo de Aguilar fit son entrée sur un plat d'argent, étendu de tout son long sur une garniture de choux-fleur et de laurier, macéré dans les épices, doré au four, accommodé avec son uniforme à cinq amandes d'or des grandes occasions et les ganses du courage illimité sur la manche retroussée de son bras de manchot, sept kilos de médailles sur la poitrine et un brin de persil dans la bouche, prêt à être servi à ce banquet de camarades par les équarrisseurs officiels /devant nous tous les invités pétrifiés d'horreur qui assistâmes le souffle coupé à l'exquise cérémonie du découpage et de la distribution, puis, quand il y eut dans chaque assiette une part de ministre de la défense farci aux pignons et au herbes, il donna l'ordre de commencer, /bon appétit messieurs. »

     

      


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