• Atelier lecture du 29 août 2019

    Atelier lecture du 29 août 2019

     

    « Le crayon du charpentier » Manuel Ribas

    L’avis de Jeanine :

    Roman dense, complexe et simple à la fois. Il se passe en Galice pendant la guerre d’Espagne, déchirement entre les républicains et les franquistes. L’auteur nous permet d’avoir une vision de chaque camp, notamment celle du docteur Dabarca, interviewé par le journaliste Carlos Da Sousa alors qu’il est mourant. Il lui raconte sa captivité mais aussi son amour pour la belle Marisa Mallo, personnage très attachant par sa personnalité et son humour. Puis vient la version du narrateur, Herbal, ancien garde franquiste. Celui-ci a tué le peintre anarchiste qui dessinait avec son crayon de charpentier « le Porche de la Gloire » de Saint Jacques de Compostelle dont il prêtait aux divinités le visage de ses compagnons de captivité. Enfin, le dernier personnage est très particulier puisqu’il s’agit du crayon qu’Herbal a ramassé et pendant tout ce récit le crayon lui parle à l’oreille et lui fera prendre certaines décisions.

    « La Reine aux Pieds Nus » Ildefonso Falcones auteur « Des Révoltés de Cordou » er de « La Cathédrale de la Mer »

    L’avis de Josette :

    Le thème :

    En 1748 débarque en Espagne Caridad, une jeune cubaine noire. Cette affranchie qui a passé sa vie dans une plantation de tabac, devenue une experte dans la fabrication des cigares, débarque seule, sans un sou dans un pays inconnu.. Melchior, doyen d’une famille de gitans, la prend sous sa protection et l’amène avec lui à Triana où il l’impose à sa famille. Peu à peu, entre sa petite fille Milagros et Caridad, s’installe une sincère affection ainsi qu’une profonde amitié. Melchior, surnommé le Galérien, vit de la contrebande du tabac et, pour cela, se déplace souvent pour des durées indéterminées. Il utilise, pour ce trafic, les talents de Caridad pour la fabrication de cigares de qualité qu’il vend à une clientèle fidèle de Séville. Au retour d’un de ces longs voyages, il apprend que le Roi a ordonné la rafle des gitans. Hommes et femmes sont séparés et déportés dans des lieux différents. Quant à Milagros, elle est à Madrid après avoir épousé le petit fils d’une ennemie jurée de Melchior. Celui-ci n’aura alors de cesse de retrouver tous ceux qui lui sont chers.

    L’avis :

    L’auteur nous plonge toujours avec réalisme au cœur de Triana : la vie ordinaire dans les différents quartiers, les amitiés et inimitiés pouvant aller jusqu’à la haine entre les différents clans, le rôle important de chef de famille à qui l’on se doit d’obéir… Avec le Galérien, nous arpentons des centaines de kilomètres, bravons de nombreux dangers à la recherche de ce trésor : le tabac. Enfin, nous vivons les sévices de la déportation, nous pénétrons dans les prisons sordides de Madrid, les bars célèbres où la belle socité madrilène vient applaudir de fières danseuses exploitées que l’on n’hésite pas à prostituer. En résumé, un très bon moment de lecture.

    L’avis de Martine :

    Auteur bien connu de l’atelier lecture par ses précédents romans, Ildefonso Falcones nous transporte cette fois-ci dans le quotidien du monde fermé, communautaire et martyrisé des gitans espagnols au 18ème siècle. En brossant la vie de Milagros, jeune, fougueuse et fière gitane amoureuse de la musique et de la danse, amoureuse aussi d’un jeune homme qui la perdra et de celle qui est sa fidèle amie, une esclave cubaine affranchie, l’auteur entraîne son lecteur dans un monde de douleurs, de tortures, mais aussi d’aventures et d’amour fou. D’autres personnages importants sont dépeints avec justesse et précision : le père et la mère, irréductible gitane, de Milagros, son grand-père, Melchior, irréductible lui aussi. Le quotidien de la vie des gitans est très bien évoqué : leur métier de forgerons, leur contrebande de tabac, leurs règles de vie, leur courage face à l’oppression, l’internement, les déplacements de population et les mauvais traitements.

    C’est un roman foisonnant à la fois par le nombre des personnages et les péripéties qui s’enchaînent. Si les règles de vie des gitans, très codifiées et imposées, ne correspondent pas du tout à ma mentalité, j’ai été particulièrement touchée par leurs dures et précaires conditions de vie. J’ai enfin trouvé que le récit était parfois un peu trop larmoyant, mais il présente à mes yeux un intérêt certain.

    « Pedro Paramo » Juan Rulfo

    L’avis de Maria :

    L’auteur est né en 1917 à Apulco (l’un des états les plus pauvres du Mexique). Il a une enfance mouvementée : son père est assassiné en 1923, sa mère meurt en 1927 et il part en orphelinat à Guadalajara. En 1935, il s’installe à Mexico où il suit des cours à l’université. En 1936, il travaille comme archiviste puis comme agent de l’immigration. Paraîtront successivement : en 1942 sa première nouvelle, en 1953 un recueil de nouvelles et en 1955 « Pedro Paramo » qui lui vaut d’être reconnu par ses pairs : d’Alejo Carpentier à Garcia Marquez. Il est aussi connu pour ses photos et ses scenaries. Il meurt en 1986.

    Juan Preciado accomplit la promesse faite à sa mère sur son lit de mort : partir à la recherche de son Pedro Panamo qui a abandonnés. Un « bourriquier » accepte de le conduire jusqu’à Comala, un village qui semble désert, en ruines et lui apprend que son père est mort depuis longtemps. S’ensuit alors, tout au long du livre, un échange avec des personnages (morts ou vivants ?), « des âmes vagabondes » qui vont lui raconter l’histoire de son père (le cacique du village).

    Il m’a été difficile de rentrer dans cette fiction où il faut oublier le « présent » pour entrer en communication avec ces « âmes vagabondes » qui nous retracent une certaine réalité mexicaine : pauvreté, tyrannie des propriétaires terriens, importance de la religion, Révolution mexicaine…

     


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