• 1 franco 14 pesetas

     

    Mercredi 21 octobre 2015

    20h30 au centre culturel de Villeneuve sur Lot

    "Les jumelages vous font leur cinéma"

    http://www.ville-villeneuve-sur-lot.fr/les-jumelages-vous-font-leur-cinema-art4557.html

    1 franco , 14 pesetas

    comédie tout public 

    en VO sous-titré en français

     

    Synopsis : 1960. Martín et Marcos quittent l'Espagne et leurs familles pour la Suisse: un nouvel Eldorado qui incarne pour eux l'Europe du progrès et des libertés. Il leur faudra s'adapter à cette nouvelle vie aux antipodes de celle qu'ils viennent de quitter. Un an passe, un jour la femme et le fils de Martín arrivent d'Espagne alors qu'ils ne sont pas attendus....
    Le film traite de la rencontre de deux mondes éloignés exploitant les malentendus et les quiproquos avec un humour omniprésent.

    Bande-annonce en espagnol, il n'existe pas de bande-annonce en français ou sous-titrée mais le film sera bien présenté en espagnol sous-titré en français :

    Ce film sous forme de comédie retrace l'histoire vécue par le réalisateur-acteur Carlos Iglesias, celle d'une famille émigrée en Suisse puis rentrée en Espagne.

    Extrait d'interview :

    "Je suis l'enfant du film.
    Mon père dit que les meilleures années de sa vie furent celles qu'il passa en Suisse de 1960 à 1966. Vivre là-bas nous ouvrit les yeux et ce fut difficile de supporter le retour.

    C'était une période difficile, mon père et son ami étaient contremaîtres dans la meilleure usine du moment en Espagne et malgré ça, il ne pouvait pas payer les traites de son appartement. C'est pourquoi nous vivions avec mes grands-parents dans leur loge de concierges au sous-sol d'un immeuble dans le quartier d'Argüelles

    Quelques temps après que mon père et son ami soient partis, un jour, ma mère m'emmena prendre le train. Nous passâmes beaucoup de temps debout dans le wagon et... nous arrivâmes enfin au jardin d'Eden : je sortais d'une cave et on m'amenait à un endroit merveilleux avec une rivière, des bois où nous pouvions aller en bicyclette en été ou jouer en traîneau en hiver.
    J'ai tourné dans la maison où j'ai grandi et aujourd'hui encore quand on ouvre les fenêtres, le paysage est le même que celui que je voyais quand j'étais enfant. Là-bas j'ai appris ce qu'était le bien de la collectivité, que ce qui appartenait à tous m'appartenait aussi. Je ne l'ai jamais oublié.
    De retour à Madrid, j'avais déjà 12 ou 13 ans, je me disputais avec les gamins de mon âge parce qu'ils disaient que les enfants naissaient par le nombril, ça me sidérait car j'avais reçu des cours d'éducation sexuelle à l'école. Je venais d'un monde inimaginable pour les espagnols : avec des lacs de nudistes, des bals où c'étaient les filles qui invitaient et qui prenaient l'initiative, de plus les suissesses se sentaient très flattées par les compliments, je vis même des débats à la télévision sur le fait que des femmes suisses se marient avec des espagnols et des italiens et pourquoi...

    Quand mes parents m'annoncèrent que nous retournions en Espagne, cela me parut normal J'avais à l'esprit que ma famille était là-bas. Le traumatisme vint une fois rentré au pays.

     J'ai beaucoup reproché à mes parents d'être rentrés en Espagne. Mais quand j'ai écrit le scénario de ce film,  je me disais que si j'étais resté en Suisse, j'aurais sans doute été ouvrier fraiseur au lieu d'être d'acteur. De toute manière c'est une histoire racontée avec le recul et la compréhension que procure le temps et avec la tendresse et l'humanité données par le fait de l'avoir vécue."

    Quelques données économiques :

    "Le flux migratoire des années 1960
    Depuis 1956, l’émigration espagnole en direction de l’Europe augmente. Elle dépasse 2 000 000 de personnes.
    En 1960, Franco tente d’industrialiser et d’ouvrir l’Espagne en promouvant le tourisme. Un important renouveau économique est perçu. Malgré tout, le taux de chômage est haut et les salaires sont bas.
    Une nouvelle vague de migration part de l’Espagne, environ 700 000 personnes.
    Les Espagnols sont attirés par l’ailleurs, car plusieurs pays d’Europe telle que la Suisse vivent un « boom économique ».
    Le régime de Franco encourage l’émigration de ses ressortissants, notamment vers la Suisse en adoptant une loi sur l’immigration au début des années 1960 (passant totalement sous silence le sort des centaines de milliers d’exilés), qui réglemente le phénomène des départs vers l’étranger tout en le favorisant. C’est ainsi, que l’émigration espagnole n’a cessé de croître jusqu’à la fin des années 1960, vers les pays européens les plus développés économiquement.
    Parallèlement, la Suisse et l’Espagne signent un accord de recrutement en 1961 (Accord entre la Suisse et l’Espagne sur l’engagement des travailleurs espagnols en vue de leur emploi en Suisse, du 2 mars 1961), qui facilite l’arrivée des travailleurs espagnols en Suisse, le but pour la Suisse étant de diversifier l’immigration en mettant les Espagnols en concurrence avec les Italiens considérés comme étant de plus en plus exigeants.

    L’émigration espagnole des années 1960 a eu des effets très positifs tant pour les travailleurs eux-mêmes et leur famille, que pour le développement économique de l’Espagne. Le migrant avait la possibilité d’obtenir un emploi mieux rémunéré, d’améliorer ses qualifications professionnelles et son niveau de vie. Pour l’Espagne, les devises envoyées par ses ressortissants travaillant à l’étranger permettaient de participer à l’amélioration de la situation du pays en facilitant l’importation de biens et d’équipements destinés à moderniser les entreprises
    Les grèves, les manifestations d’étudiants et les attentats d’autonomistes basques augmentent à la fin des années 1960. L’église catholique cesse d’appuyer le régime de Franco et se range du côté de l’opposition à partir de 1970. En 1969, Franco désigne Juan Carlos pour lui succéder à sa mort, en tant que roi d’Espagne. Le Caudillo meurt le 20 novembre 1975, et Juan Carlos est officiellement intronisé roi le 22 novembre 1975.
    A la mort de Franco, commence la transition démocratique sous l’impulsion du roi Juan Carlos. “Cette transition désigne le processus correspondant au remplacement progressif du franquisme par un régime démocratique”
    Dès ce moment-là, beaucoup d’exilés espagnols rentrent en Espagne."

    Loren MUÑOZ, L’intégration des enfants des immigrés espagnols arrivés en Suisse dans les années 1960-1970 à Moudon (Suisse)

    En 2015, Carlos Iglesias a réalisé la suite de cette histoire avec :

    2 francos 40 pesetas

    sorti en mars 2015

    synopsis :Six années ont passé depuis que Martin et sa famille ont quitté Uzwil pour rentrer à Madrid. Comme ils gardent un bon souvenir de leurs années en Suisse, Pablo, le fils de Martin âgé de 18 ans, revient à Uzwil avec son ami. Un voyage qui les met tous deux face à un choc culturel inattendu: loin de retrouver les paysans qu'ils connaissaient, ils ne trouvent que des hippies dans les communes rurales. Or ni Pablo ni son compagnon ne se doutent que, dans l'intervalle, leurs parents ont également pris la route pour venir à Uzwil. L'arrivée inopinée de leurs parents ainsi que leurs retrouvailles avec leurs amis et leurs amours secrètes provoquent quelques tumultes. .


                                   

     

     


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